Dans les environnements industriels, certaines zones présentent des risques très élevés en raison de la présence d’atmosphères explosives. Ces zones, appelées zones ATEX, nécessitent une vigilance particulière et une habilitation spécifique pour intervenir en toute sécurité. Mais qu’est-ce qu’une habilitation zone ATEX ? Quels sont ses niveaux et ses obligations ? Cet article vous exlique tout, des réglementations aux étapes d’obtention, en passant par les précautions à prendre.
- Respecter les critères de dangerosité (zones 0/20, 1/21, 2/22) pour mieux prévenir les risques.
- Utilisez toujours des équipements certifiés ATEX et vérifiez leur marquage (Ex, IP, T) avant toute intervention.
- Renouvelez votre habilitation tous les trois ans pour rester à jour avec les évolutions réglementaires et techniques.
Comprendre ce qu’est une zone ATEX et son zonage
Une zone ATEX est une zone où des atmosphères explosibles peuvent se former en raison de la présence de gaz, vapeurs, poussières ou liquides inflammables. Ces atmosphères deviennent dangereuses lorsqu’une source d’inflammation entre en contact avec ces éléments, entraînant un risque d’explosion. Par exemple, un atelier où des poussières combustibles s’accumulent ou une usine manipulant des vapeurs inflammables peut être classée comme zone ATEX.
Le zonage ATEX permet de classer ces zones selon leur niveau de dangerosité. On distingue :
- Zone 0 (ou 20) : atmosphère explosive présente de façon permanente ou prolongée (plus de 1000 heures/an).
- Zone 1 (ou 21) : atmosphère explosive occasionnelle (entre 10 et 1000 heures/an).
- Zone 2 (ou 22) : atmosphère explosive rare et de courte durée (moins de 10 heures/an).
Le zonage est essentiel pour évaluer les risques et mettre en place des mesures de prévention adaptées, notamment au niveau des installations électriques ou des systèmes de protection.
À noter : les employeurs sont responsables de délimiter les zones ATEX sur leurs sites industriels. Cette délimitation doit reposer sur une évaluation rigoureuse des risques (nature des substances inflammables, fréquence d’exposition, présence de sources d’inflammation). Une cartographie claire des zones doit également être mise à disposition des intervenants.
La réglementation ATEX et ses implications
La réglementation relative à la protection contre les explosions est définie par la directive européenne ATEX (94/9/CE et 99/92/CE). Elle impose aux employeurs d’évaluer les risques liés aux atmosphères explosives et de classer les zones selon leur dangerosité. Cette évaluation des risques doit inclure des critères comme les sources d’inflammation potentielles, le type de substances inflammables et le fonctionnement normal des installations.
Pour les matériels électriques et mécaniques destinés à être utilisés en zone ATEX, il est impératif qu’ils soient conformes à la norme NF EN 60079. Comme le déatil le site de l’INRS (inrs.fr), ces équipements doivent porter un marquage spécifique indiquant leur capacité à fonctioner en toute sécurité dans des emplacements dangereux. Par exemple, une lampe utilisée en zone 1 doit être certifiée pour ne pas générer d’étincelles ou de chaleur excessive (le marquage « Ex » suivi d’un code indique ce type de certification).
Un silo à grains peut, par exemple, être classé en zone 21 en raison des poussières combustibles. Pour intervenir à l’intérieur, les équipements utilisés, comme les aspirateurs ou les outils mécaniques, doivent être marqués ATEX et adaptés pour prévenir toute source d’inflammation.
Pourquoi une habilitation zone ATEX est indispensable
Travailler en zone ATEX sans habilitation représente un risque majeur, tant pour le travailleur que pour les installations environnantes. L’habilitation ATEX est une certification qui atteste qu’un individu a suivi une formation spécifique sur la prévention des risques liés aux atmosphères explosives. Elle est obligatoire pour toute personne intervenant dans ces zones, qu’il s’agisse d’électriciens, de techniciens de maintenance ou même de sous-traitants.
Cette habilitation garantit que les intervenants connaissent les dangers liés aux zones ATEX, les mesures de prévention à appliquer, ainsi que les équipements et matériels à utiliser. Par exemple, un électricien habilité saura effectuer une consignation hors tension en toute sécurité sur des installations électriques en zone ATEX.
À noter : les employeurs doivent également fournir aux intervenants des équipements de protection individuelle (EPI) adaptés, comme des chaussures antistatiques, des vêtements ignifugés ou des masques pour filtrer les poussières combustibles. Ces EPI doivent être vérifiés régulièrement pour garantir leur efficacité.
Les niveaux d’habilitation et leurs spécificités
L’habilitation zone ATEX est déclinée en trois niveaux, adaptés aux différents types de risques présents :
Niveau 0/20 : Ce niveau concerne les zones où le danger est permanent ou prolongé. Les intervenants doivent être particulièrement formés pour manipuler des matériels électriques ou mécaniques sensibles, comme des systèmes de raccordement ou des équipements fonctionnant en haute tension.
Niveau 1/21 : Ce niveau s’applique aux zones à danger potentiel, comme les zones voisines des installations électriques de niveau 0. Les habilités niveau 1 peuvent intervenir sur des équipements ATEX en respectant des prescriptions strictes.
Niveau 2/22 : Ce niveau concerne les zones à risque faible et exceptionnel. Les intervenants, souvent des personnels encadrants, doivent superviser les travaux tout en garantissant la prévention du risque d’explosion.
Un technicien habilité niveau 1/21 peut intervenir sur une pompe mécanique située à proximité d’un réservoir contenant des liquides inflammables. Avant l’intervention, il vérifiera que l’équipement est conforme aux normes ATEX et suivra les procédures de consignation établies.
La durée de validité de l’habilitation et le renouvellement
Une habilitation ATEX est valable trois ans. Passé ce délai, il est impératif de la renouveler en suivant une formation de recyclage. Ce processus permet de mettre à jour les connaissances des intervenants sur les évolutions des normes, des matériels et des méthodes de prévention.
Si un formateur constate que de nouveaux systèmes de protection ou des directives ont été introduits, il les intégrera dans la formation de renouvellement. Ce recyclage garantit que les stagiaires habilités continuent d’intervenir en toute sécurité, même dans des environnements évolutifs.
Formation ATEX et habilitation : quelle différence ?
Il est important de distinguer la formation ATEX de l’habilitation. La formation est un préalable qui permet aux stagiaires de comprendre les risques professionnels liés aux zones ATEX, ainsi que les bonnes pratiques pour travailler en toute sécurité. Elle inclut des notions sur les atmosphères explosives, les matériels électriques certifiés ATEX et les mesures de prévention.
En revanche, l’habilitation est une certification délivrée après la formation, attestant que le stagiaire est apte à travailler dans des zones ATEX spécifiques. Par exemple, un électricien ayant suivi une formation ATEX niveau 1 pourra obtenir une habilitation lui permettant d’intervenir sur des installations électriques de zone 21.
Les étapes pour obtenir une habilitation ATEX
Pour obtenir une habilitation ATEX, un travailleur doit d’abord suivre une formation dispensée par un organisme agréé, comme ceux reconnus par l’INRS. Cette formation couvre les risques électriques et mécaniques, les sources d’inflammation, ainsi que les systèmes de protection adaptés.
Après avoir suivi la formation, le stagaire passe une évaluation. En cas de réussite, il reçoit un titre d’habilitation, valable pour un niveau et une option spécifique (électrique ou mécanique). Par exemple, un exécutant habilité niveau 0 électrique pourra intervenir sur des installations en basse tension dans une zone 0.
Les entreprises de déménagement industriel et les zones ATEX
Les entreprises de déménagement industriel jouent un rôle crucial lorsqu’il s’agit de déplacer des équipements en zone ATEX. Ces opérations complexes nécessitent une planification précise et des mesures de protection rigoureuses pour éviter tout risque d’inflammation. Comme la société DMT Indutrie l’explique trés bien, lors du déplacement de machines dans une zone 21, ces entreprises utilisent des matériels certifiés ATEX, comme des chariots élévateurs équipés de protections contre les étincelles, et EPI spécifiques pour le personnel, et des détecteurs de gaz en continu.
Faire appel à ces spécialistes permet non seulement de garantir la sécurité, mais aussi de respecter les réglementations en vigueur. Ils disposent souvent de logiciels de simulation 3D pour anticiper les risques et optimiser les déplacements en toute sécurité.
Prévenir les risques en zone ATEX
La prévention des risques en zone ATEX repose sur plusieurs piliers : un zonage rigoureux, des matériels conformes aux normes, et une habilitation obligatoire pour les intervenants. Ces mesures permettent de protéger les travailleurs, les installations et l’environnement contre les dangers liés aux atmosphères explosives.
Que vous soyez employeur ou travailleur, il est essentiel de respecter ces prescriptions. Une évaluation des risques régulière et une formation adéquate sont les clés pour agir en toute sécurité dans ces zones sensibles.